Legs-And-Tarpaulin

J'aime le jade et le gypse, la froideur des grands déclins.

Dimanche 16 janvier 2011 à 20:38

"Je regardais les lumières passer. Bercée par le balancement du train, par la douce chaleur. Le trou dans ma poitrine grandissait au fur et à mesure que la banlieue défilait sous mes yeux. Je voulais cette hypnose des sens, cette anarchie des peaux .  Désinhibée. C'était comme se jeter à corps perdu dans un piège béant. En toute connaissance de cause. "

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Listenning to , Asleep From Day - The Chemical Brothers 

Mardi 16 novembre 2010 à 21:59

"Redoutez vous la mort? 
- Moins que la solitude
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        Cette drôle d'école qui paraît toujours abandonnée. 

On a l'impression que les rires et les pleurs y ont laissés des empreintes, que les pas des enfants résonnent encore dans le sol. C'est une jolie école surplombée d'un clocher, qui ne sonne jamais. Il y a des fleurs et les vitres sont usées par les regards perdus des cancres et des premiers de classe. On y voit à travers les fenêtres, des banderoles et des dessins colorés, toujours différent et pourtant reste cette même âme à travers, une innocence. Dans cette école on sent les paroles et les mutismes, des gosses mal rhabillés et des mômes trop vite grandis. Les morves au nez, et cette innocence parfois presque perverse. Mais innocence quand même. Il y a eu des enfants qui souffrent, il y a eu la guerre. Il y a eu les gosses déportés en 43 et il y a les gosses sans papiers qu'on vient chercher dans les classes pour les renvoyer dans un pays qu'ils ne connaissent pas. Il y a eu les enfants tristes et les mioches pénibles. Comme l'autopsie d'un passé, des photos de classes, des genoux écorchés et des billes perdues. 

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Anniversaire de p'tite soeur. Elle est si belle.

Mercredi 10 novembre 2010 à 18:40

- Si un jour je meurs
Ne m'enterre pas à l'heure -


Mlle K

 
Ecouter Aaron, Birds In the Storm. 
Sentir l'odeur affolante de la nature après la pluie.
Et l'odeur du café. Après elle, fumer une cigarette au bord du lit. 
Donner des coups de pieds dans les feuilles mortes, pleurer dans les bouquins à la bibliothèque. 
Lire un poème de Rimbaud, ne pas le comprendre. Le trouver beau quand même. 
Avancer, le regard vide, les écouteurs vissés aux oreilles, se fondre dans la masse. 
Oser, enfin, se lever au cours de danse et Libérée, c'est tout. 
Raconter sa vie dans des cahiers, dans des bloc-notes, tout raconter puisque personne ne lira. 

Les sentiments éphemères. Brûler mes cahiers, jeter mon paquet de cigarette et partir avec elle. On s'en fout, elle en aura. 

Les rêves éphemères, un frisson dans le dos après une chanson, un baiser, regarder les étoiles et se sentir minuscule. 

Anesthésie de l'esprit. Osmose. 
Je n'ai plus de sang, c'est de l'encre, de l'encre. 


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Dimanche 31 octobre 2010 à 18:00

Temps décadents.
 
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Je m'enfonçais aux tréfonds de la connerie humaine.
Ces deux types, cédant aux instincts les plus barbares de l'humanité, discourant sur la beauté artistique d'une scène de torture. Ma tête se mit à tourner et je ne saisissais plus que des bribes, " Ah, l'Afrique, ils sont les meilleurs, les plus cruels", "un mec on lui avait coupé les pieds, et on le forçait à marcher avec ses moignons", "Un tas d'Arabes et ils les avaient alignés et ils leurs coupaient la gorge", "Un site super avec des vidéos magnifiques!". Je les imaginais, haletant devant leur ordinateurs, la tête pleine de hurlements, trouvant dans les pires sadismes un organe sexuel délirant, un tentacule de haine purulent et sanglant. Oui, je les imaginais, les yeux fous, la sueur dégoulinant de leur cou et tâchant leur t-shirt, une bosse déformant leur jean.  La nausée me prit, je voulais partir, je voulais hurler et leur gerber leur connerie à la gueule, eux qui profitaient des souffrances d'autres, masturbant leur violence et jouissant dans une giclée de sperme gluant. J'aurais voulu qu'ils souffrent comme ils regardaient d'autres souffrir, qu'ils se prennent à la gueule la laideur de leur existence. 

En philo, on m'a appris que l'animal était inférieur à l'homme car il ne parlait pas.
Je me demande si ce n'est pas plutôt le contraire.

Lundi 25 octobre 2010 à 10:06

 
Nuage de Rouille

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Mon corps se fracasse au rythme du chaos,
Comme une danse un peu folle sur un lit de sanglot.

 


Elle était nue, sa peau grise brillait sous la lumière des néons. Blafarde. Elle était belle, aussi, belle comme un poème de Baudelaire, belle comme la vampire qui attire les anges dans son lit et se transforme en squelette après avoir aspiré leur lumière, les laissant vides et flétris, sur le bord du lit. Ses cheveux sombres et courts semblaient étinceler à la lumière, ses seins reposaient sur son buste fatigué des caresses et des baisers volés. Sur son visage d’une pâleur de mort brillaient des yeux sombres, animés d’une fièvre violente. La fièvre de la faim inassouvie. La flamme de la vie sur le faciès amaigri.

J’aurais aimé me révolter contre sa perfection. J’aurais aimé lutter contre mes passions. Les courbes de son corps, je les cherchais jusque dans les paysages pour ne plus la regarder. Ses yeux sombres, les rares fois ou elle les a plongé dans les miens, ont marqué mon âme au fer rouge d’un désir brûlant. Je la voulais et je la veux. En regardant sa bouche je pensais à ses baisers, en regardant ses mains j’ai frissonné comme si elles s’étaient posées sur moi. Je l’ai désirée comme jamais je n’avais désiré personne.

 

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