Legs-And-Tarpaulin

J'aime le jade et le gypse, la froideur des grands déclins.

Lundi 9 août 2010 à 18:50

 



Descendre du train et prendre en plein fouet dans la gueule l'odeur des pots d'échappements, d'urine. Le couvercle sinueux du ciel, les bruits de fin du monde. J'ai eu envie de pleurer, en regardant tous ces câbles entremêlés, les pigeons cherchant on ne sait quoi sur les quais, et à entendre les hurlements des agents sncf et leurs talkie-walkie j'ai compris pourquoi tant de gens essayaient de se suicider en se jetant sous des trains. Je sais pas combien de temps je suis restée là, plantée comme une conne sur le quai G de la gare de Lyon. Perdue au milieu de la fourmilière, de tous ces gens qui passaient sans se voir, qui attendaient, qui tournaient, les yeux vides.
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Girl, you'll be a woman soon.

Vendredi 9 juillet 2010 à 23:01

 
"De temps en temps vous voyiez juste un homme et une fille qui traversaient une rue, en se tenant par la taille et tout, ou une bande d'illuminés et leurs petites amies qui riaient tous comme des hyènes pour quelque chose que vous auriez parié n'être pas drôle. New York est terrible quand quelqu'un se met à rire dans les rues, très tard dans la nuit. Vous pouvez entendre ce rire à des milles. Vous vous sentez alors si solitaire et cafardeux."


Salinger
, L'attrape-coeurs

 
 
Je voulais commencer cet article par une citation de ce livre que je suis en train de lire car il me rend réellement dingue. Je ne suis guère étonnée qu'autant de tueurs s'en soient inspirés. Il est à la fois pudique et gênant , gênant de franchise, tranchant comme une lame. La chaleur tue, les peaux étouffent, le train empeste d'odeur de sueurs refroidies. Les odeurs. C'est ce que je trouve le plus flagrant par ces temps de canicules. Elle me suivent partout, s'accrochent à mes vêtements, même l'odeur de ma propre cigarette est insupportable, imprégnant ma peau. Dans les rues ça sent la pisse et les poubelles mal vidées dans lesquelles pourrissent encore des ordures. La chaleur assomme et je croise des zombies n'ayant qu'une peur, de rencontrer une connaissance et de devoir supporter des joues collantes ou une main moite. Et moi je pense aux chocs électriques qui se propagent dans tous les corps, indifférents aux évènements. Tout n'est que chaleur.

Lundi 28 juin 2010 à 12:28



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Je deviendrais la plus belle la plus docile la moins rebelle,
je te dirais les mots bleus les mots qu'on dit quand on est vieux.
Tu pourras me taper,
tu pourras m'humilier,
me donner des coups de poings,
me balancer sous un train, je t'obéis, je t'obéirais
Sexy Sushi


 
     La fatigue me rends cruelle, ouais. La meuf de Sexy Sushi est trop bonne,  on dis pas meuf et on dis pas elle est bonne,  Mais je m'en fous, j'ai pas dormi, parce qu'il m'a tué, ouais il m'a tué. Ca l'a pris comme ça, d'un coup et je me suis demandé pourquoi il l'avais pas fait avant.

     And what, y a pas plus hype que de boire un coca à 4€50 des confettis dans le décolleté, de la mousse plein les cheveux et les oreilles bourdonnantes.

      Dans le métro y avais un vieux qui chantais en jouant de la guitare et pour une fois ça m'a pas fait chier. Il avais une voix rauque. Il jouais bien et putain, il avais un truc dans le visage, cette cicatrice sur la joue, l'air complètement dévasté. J'ai eu envie de le prendre en photo, j'ai pas osé lui demander.

      J'écoute Petit PD en boucle, j'aurais voulu lui arracher sa jolie gueule à coup d'ongles, lui labourer son putain de sourire et essuyer ces nuits blanches qui coulent à mes yeux.
    "J'ai ravalé ma peine, à coup de Tranxen."

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